Le journal Granma, organe officiel du Parti communiste de Cuba, a publié le 13 septembre dernier, une déclaration [1] de la Centrale des Travailleurs de Cuba (CTC), dans laquelle le syndical officiel lui-même se charge de publier, de justifier et de défendre les mesures d’ajustement au niveau du travail décidées par l’État cubain « en correspondance avec le processus de mise à jour du modèle économique et des prévisions économiques pour la période de 2011-2015 ».
Parmi ces mesures, des lignes directrices sont fixées, elles prévoient pour l’an prochain « le licenciement de plus de 500 000 travailleurs dans le secteur public et en parallèle leur renvoi vers le secteur non-étatique ».
Après la réponse (qui n’a rien d’étonnante) de Fidel Castro à la question d’un journaliste yankee, où il avouait que « le modèle cubain ne fonctionnait pas à Cuba », a été publiée la déclaration honteuse et cynique de la CTC annonçant, justifiant et défendant le licenciement d’un demi-million de travailleurs cubains, mesure décidée unilatéralement par le gouvernement du Président-Général Raúl Castro. Il est évident aujourd’hui que les Castro renoncent au « socialisme », mais pas au pouvoir. Et que, pour se maintenir au pouvoir, ils sont déterminés à mettre en œuvre une politique économique de plus en plus ouvertement capitaliste.
Pour ceux qui croyaient encore, que le régime castriste était en train de construire une révolution socialiste et que la mission de la CTC consistait à défendre les travailleurs cubains, il est temps de confronter leur crédule naïveté avec la dure réalité. Une réalité, qui nous l’espérons, leur permettra de reconnaître que le « socialisme » castriste n’est rien de plus qu’un capitalisme d’État, et la CTC la forme la plus misérable et brutale du syndicalisme jaune au service de la classe dominante à Cuba.
Nous n’avons pas été surpris par cette nouvelle trahison de la nomenclature syndicale castriste. Depuis de nombreuses années, nous dénonçons la farce syndicale que les travailleurs cubains subissent. Mais, aujourd’hui, la démagogie « classiste » et « révolutionnaire » de la CTC est mise au grand jour, ainsi que sa véritable fonction de contrôle et d’asservissement de la classe ouvrière cubaine. D’où, les réactions de colère et accusatrices des travailleurs cubains qui crient [2] aux quatre vents leur déception et leur dégoût face à ce « syndicalisme » d’État, véritable courroie de transmission du pouvoir.
Pour un syndicat autonome, indépendant, combatif
et au service des travailleurs cubains !
Pour le socialisme libertaire !
Pour Cuba libre et libertaire !
MLC (Mouvement libertaire cubain)
GALSIC (Groupe de soutien aux libertaires et aux syndicalistes indépendants à Cuba)
Traduit et transmis par le Syndicat Interco de l’Isère
TEXTE TROUVÉ SUR LE SITE DE LA C.G.T. FRANÇAISE
Cher camarade,
Nous avons suivi avec beaucoup d’attention la situation en France au cours des derniers jours, alors que les travailleurs, conduits par leurs syndicats, et les étudiants se sont élevés contre le nouveau contrat de travail pour les jeunes.
Les grandes mobilisations organisées en ce moment par l’héroïque peuple français, nous rappellent les journées historiques de 1968 et expriment bien l’esprit de rébellion des travailleurs et des étudiants français en lutte pour leurs droits conquis de haute lutte.
Recevez, de la CTC et des syndicats cubains, toute notre solidarité. Nous sommes à vos côtés dans ces heures de lutte pour le droit sacré des jeunes à un emploi digne et permanent.
Salutations fraternelles
Pedro ROSS LEAL, secrétaire général
La Habana, 28 de Marzo de 2006,
À Bernard Thibault, secrétaire général CGT