Par un dimanche d’automne ensoleillé, nous nous sommes rassemblés à nouveau à Abesse.
Cette fois, c’était pour soutenir nos amis « les loups de Cayenne » installés depuis le mois de mai dans le quartier.
Nous avons débuté la matinée par l’arrivée d’un véhicule motorisé de la maréchaussée. Ces derniers sont venus « par hasard », voir si des participants à une course à pied (« virade de l’espoir ») ne se seraient point égarés, par mégarde, dans la forêt obscure de Sherwood, euh pardon d’Abesse… Après quelques pourparlers, il s’est avéré, que nos gardiens de la paix sont repartis rassurés et dans leur monde, vaquer.
Pendant ce temps-là, sur le lieu de rendez-vous, les invités se rassemblaient. Nous sommes donc partis visiter quelques points clés de ce quartier. Nous étions une quarantaine, la CNT-Ait de Pau, la CNT de Baiona au grand complet, les anti-LGV, le groupe d’occupants de la maison Castets, les loups de Cayenne, Alternatives Abesse et quelques amis sympathisants.
Premier lieu visité, la maison Castets où depuis maintenant deux ans, cette demeure et ses abords ont été entretenus et occupés dans le but : de protéger les lieux. ; de sensibiliser les visiteurs et promeneurs aux enjeux subis par ce site depuis 1988. Nous avons pu constater que depuis la dernière expulsion (celle de Christophe puis de Rachel et de GG) les lieux gardent les stigmates positifs de leur occupation : potager, aménagement des lieux, propreté qui ont été, malheureusement interrompus par une décision de justice.
Deuxième étape, le « château » ou ce qu’il en reste…Décadence d’une famille de notable Saint-Paulois qui firent disparaître des lieux les premiers grévistes landais. Aujourd’hui, c’est eux qui disparaissent dans la végétation jadis luxuriante des lieux.
Troisième temps étape les fouilles clandestines de ESTOTI. En effet, cela fait un an que les pilleurs s’acharnent à détruire un site géologique scientifiquement reconnu, pour en tirer un profit pécuniaire ! Nous avons eu l’épisode du 31 juillet 2012 où les loups de Cayenne, Rachel et GG ont pu déjouer l’entreprise mafieuse de quelques délinquants organisés et friqués ( tracto- pelle camion semi remorque…).
Quatrième étape : la ferme d’Estoty, bâtie en 1630 sur une butte féodale. Le dernier métayer Monsieur Dupéré a quitté l’an dernier sa ferme natale. Sa famille l’a placé en maison de retraite pour le motif de maladie d’Enzheimer. Soit. Avec une ligne haute tension au-dessus de la maison, on ne peut qu’imaginer toutes les ondes négatives, au sens propre, qu’a reçu Charles Dupéré. Là-aussi, sur les lieux, on remarque le désastre commis par les châtelains d’Abesse. Ils n’ont pas su gérer la décrépitude de la maison de leur métayer.
Dernière étape, la Tourbière de Cayenne où Christine nous a proposé d’admirer deux espèces de drosera (plantes carnivores). Certains on été surpris par la beauté des plantes et des lieux, d’autres par les trous dans les marécages, dont l’eau a envahi leur bottes de sept lieues.
Après cette marche de presque trois heures, le pique-nique dans le campement des loups de Cayenne a été le bienvenu. Le déjeuner a été partagé, dans la convivialité et la bonne humeur.
Quinze heures, la conférence démarre, avec tout d’abord Alternatives Abesse retrace l’historique du groupe qui démarra sous l’impulsion de la première commémoration des journées de grèves des ouvriers d’Abesse de 1900. Cette journée commémorative fut organisée par la CNT de Pau et la CNT de Baiona. Cette histoire se prolongeau avec la campagne de pétitions, de tracts contre le projet immobilier /golf. Des groupes de personnes ont relayé notre association par des actions d’occupation des lieux et aujourd’hui nous sommes ici pour soutenir « les loups de Cayenne ».
Deuxième intervention, Michaël présente le projet des loups de Cayenne. Il prône un éco-lieu, autogéré et libre ayant le but de vivre sans maître et de manière autonome. Le moteur principal est l’action. Un lieu qui pourrait être un laboratoire d’idées d’échanges de connaissances, d’expérimentation, pour réclamer des choses qui pourraient permettre aux individus d’être autonome, sans être dépendant de la société.
Dernier intervenant, Jipé pour la CNT Pau a raconté le témoignage de citadins de Madrid en Espagne, qui s’organisent dans des quartiers, pour accueillir les sans –papier, des membres des Indignés, dans leur logement, par solidarité, pour les protéger, sans passer par des demandes d’hébergement dans les foyers et autres lieux gérés par l’Etat.
Le débat s’est poursuivi avec une remarque d’Emmanuel représentant du DAL, qui a précisé: »Que lors de la deuxième expulsion, celle avec le délai de trois jours, on aurait du contacter des personnes habilitées via le DAL, pour amortir une situation désagréable. Malheureusement, les victimes de cette mascarade n’ont pas vraiment eu le temps de rebondir en trois jours… ».
Des propositions on été cité pour des futures actions comme une manifestation devant les locaux du journal de « non information » Sud Ouest, qui depuis maintenant plus d’un an ne relaie plus aucune information sur les déboires et les nouvelles propositions créées dans le quartier d’ Abesse. Dans l’après midi de ce même jour, on décide qu’ on se réunirait dans une maison de quartier pour informer les Saint-Paulois de ce qui se passe à Abesse, fin novembre.
La journée s’est bien terminée avec la visite du potager jouxtant le campement avec une action de nettoyage des abords pour un éventuel agrandissement du potager, pour de futures récoltes destinées à la collectivité.
Pour Alternatives Abesse