Les plans sociaux, de même que les attaques contre les protections sociales, se multiplient. Le mouvement s’accélère, les exploiteurs anticipent les dégraissages pour maintenir leur taux de profit face à la crise mondiale qui va en s’intensifiant. Le chômage s’accroît et profite aux actionnaires, tant il est vrai que le problème du chômage ne sera réglé qu’à partir du moment où le travail appartiendra à ceux qui le font ! L’accélération du processus va menacer très rapidement des dizaines de milliers d’ouvriers et d’ouvrières, et donc leurs familles. Plus largement des salarié-e-s de tous âges, plus ou moins précarisés. En effet nombre de ces familles pouvaient vivre à peu près décemment grâce aux crédits qu’elles ont sur le dos. Crédit pour l’achat de la maison qu’ils occupent, crédits pour la voiture et crédits d’équipements divers, de vacances et autres… Ces gens travaillent dur, à produire nombre de choses et de services dont tout le monde se sert usuellement, pour maintenir une existence matérielle minimale décente et tout faire pour offrir un avenir à leurs enfants. Comme leurs gains restent minimes, ils sont obligés de composer avec des petits boulots à côté, du bricolage chez soi et des crédits qu’il leur faut rembourser. Des gens, par millions, qui ne demandent qu’à vivre tranquillement. Ils sont maintenant attaqués de front.

Aux USA, il aura fallu huit années de Bushisme, pour que des centaines de milliers de familles se retrouvent à la rue, expulsées de leurs anciennes maisons pourrissant et se dégradant, personne même ne voulant les acheter tellement il y en a, pendant que leurs anciens habitants découvraient l’errance de la rue, les « homeless ». Aux USA, cela a été un processus lent. En Europe, en France, où c’est le quotidien de millions de familles de travailleurs, plus ou moins précaires, où le chômage n’est pas loin, le processus ne va pas s’étaler sur huit ans, il va être très rapide. Il a déjà commencé et frappe chaque jours de façon éparse nombre de familles, toujours plus nombreuses. La “loi” ou prétendue telle, car, illégitime et inique, anti-sociale et injuste, doit s’appliquer, toujours aux dépends des plus vulnérables ! Très vite des dizaines, des centaines de milliers de familles vont se retrouver dans l’impossibilité totale de continuer à payer ces objets du quotidien dont elles ont l’usage. Maisons qu’elles occupent, voitures avec lesquelles elles se déplacent, faute de transports collectifs adéquats etc.. Que va générer cette impossibilité de payer ? Des expulsions, des restitutions, des saisies diverses ?

Cette fois, les « repreneurs », et autres expulseurs, véritables chacals des temps modernes, avec leurs huissiers et leur « justice » devront faire face à des centaines de milliers de gens à qui c’est arrivé presque en même temps. Il y a donc nécessité de se regrouper et de faire face, avec la solidarité autour, pour refuser toute expulsion, toute expropriation, toute saisie. Ces gens doivent rester dans leurs maison et utiliser leurs objets du quotidien, à titre gratuit. C’est une façon de battre monnaie et de remettre un peu de justice sociale dans cette crise financière des limites de l’expansion capitaliste. La colère cumulée, et légitime, devrait donner à ce rapport de force un tournant inattendu. Le gouvernement, ses serviteurs, et ses alternances, choisiront-ils la confrontation et la force pour expulser ces nouveaux et involontaires « mauvais payeurs » ? Ils prendraient un risque majeur de se confronter dans la rue au plus grand nombre en colère, car c’est le plus grand nombre, surtout dans les zones rurales et péri-urbaines.

Quoiqu’il en soit cette résistance-là, solidaire, est de toute première importance et dans l’intérêt général de tous et de tout un chacun ! Il faut se préparer partout, dans la solidarité, l’entraide, sans distinction de sexe, d’âge et de nationalité, pour l’information et la construction fonctionnelle d’un rapport de force concret, dès maintenant ! Qu’on se le dise ! Résistance !

YM du syndicat de Paris