Depuis quelques temps, l’extrême-droite fait parler d’elle à travers l’actualité et le cirque médiatique. Comme par le passé, elle se présente comme « anti-système », prétend que « c’était mieux avant » et désigne des boucs émissaires comme responsables de la situation actuelle.
En France, l’extrême-droite institutionnelle s’exprime librement, en prenant soin de maquiller son programme pro-patronal, raciste et nationaliste.Des affairistes comme Dieudonné et ses liens douteux avec le dictateur Camerounais Paul Biya, ou encore Alain Soral et ses commerces lucratifs, s’agitent sur Internet, sèment la confusion avec des théories conspirationnistes et prétendent combattre un système dont ils profitent allègrement. Les fanatiques anti-avortement et les opposants à l’égalité en droit pour les homosexuels descendent dans la rue (« manif pour tous », anti-ivg…). Des groupuscules fascistes se livrent à des actions d’une violence extrême contre des militants du mouvement social.
Un peu partout en Europe, les partis et milices fascistes montent en puissance, et prennent parfois le relais des forces de répression étatiques.
On se rend bien compte qu’il y a des armes que les capitalistes de toute la planète savent dérouiller lorsque cela est nécessaire. C’est le cas du fascisme, qui est déjà une réalité dans le sens où ses idées sont institutionnalisées. Car ces idées nauséabondes refont surface dans le cadre de la vaste offensive menée contre les travailleurs-euses visant à réduire le coût du travail, passant par la destruction des conquêtes ouvrières (protections sociales, droit du travail…). Lorsque le gouvernement expulse en masse des prolétaires sans-papiers, lorsqu’il tente de monter la population contre les Rroms, lorsqu’il criminalise l’action syndicale, lorsqu’il promulgue des lois sécuritaires, c’est qu’il soutient activement la marche vers une société où les exploité-e-s doivent accepter, sinon adhérer à la dégradation de leurs conditions de vie.
Par là, les capitalistes entendent nous diviser, nous confiner à l’isolement en posant des barrières religieuses, communautaires, nationales ou ethniques. En somme, ils voudraient nous faire oublier que ce qui nous lie c’est notre statut d’exploité-e ! En faisant la part belle aux idées fascistes, les bourgeois et leurs relais médiatiques souhaitent nous démobiliser, ce qui est déjà bien entamé avec l’appui des directions syndicales et partis dans le processus de liquidation de nos droits, acquis de haute lutte.
L’antifascisme n’est pas un combat parlementaire, puisque le fascisme agit surtout sur le terrain social. Plus les semeurs d’illusions démobiliseront, plus la situation se dégradera et plus la voie sera dégagée pour les idées réactionnaires. Nous ne pouvons pas avoir confiance en ceux qui aménagent notre défaite. C’est pourquoi les militant-e-s de la CNT-AIT Paris pensent qu’il est nécessaire de s’organiser partout où nous le pouvons, sur le terrain social et en entreprise.
La solidarité est notre seul rempart : ne nous laissons pas faire, développons un syndicalisme à la base, qui refuse la cogestion et les subventions, où les exploité-e-s eux-elles-mêmes agissent et contrôlent leurs luttes !
Face au capitalisme, aux États et leurs nationalismes, aux régressions communautaristes et aux fascismes, construisons la solidarité internationale !