La CNT-AIT était présente, comme tous les ans, au 1er mai libertaire, au départ de Place des Fêtes, et à la manifestation unitaire au départ de Bastille, sous un temps pluvieux.
Le rendez-vous de Place des Fêtes est une tradition pour le mouvement libertaire dans son ensemble.
Cette année, il a été plus mouvementé que d’habitude : la police a harcelé le cortège et les colleurs d’affiches. Le cortège a été coupé à plusieurs reprises, avec gaz lacrymogènes et coups.
Des heurts ont eu lieu avec pour conséquence 5 interpellations aux environs de la rue du Chemin Vert.
La CNT-AIT est solidaire du mouvement libertaire dans sa diversité : elle n’a pas appelé à la dissolution du cortège.
Nous soutenons les personnes arrêtées de manière extrêmement violente.
Ci-joint le tract diffusé ce jour-là :
Sur toute la planète, on nous exploite…
Ce qui nous habille, nous nourrit, nous véhicule, équipe nos logements (pour ceux qui en ont), nos ordinateurs, radios, téléviseurs, téléphones, leurs composants ou les matériaux nécessaires au procès de leur production, parfois rares ou extraits très difficilement, tout est le produit du travail humain, à l’échelle mondiale.
Dans les zones dites émergentes comme dans les zones dites développées, l’exploitation des sols et sous sols, de la main d’oeuvre, payée le moins possible, recouvre un travail humain, sans cesse dévalorisé, dont le coût réel est ses conséquences humaines, sociales et sur l’écosystème…
Les Etats-nations, objets aussi de toutes les convoitises carriéristes, ne laissent plus d’illusion sur leur véritable mission : l’organisation régalienne, policière et militaire, garante de la traite du travail au moindre coût, au bénéfice des profits capitalistes concurrentiels.
…on nous divise, on nous désoriente…
En Europe, pendant la période des dites “30 glorieuses”, un développement sans précédent de l’accession aux biens de consommation a fait préférer aux travailleurs les outils du syndicalisme réformiste, le soutien électoral à la gauche, nourrissant les compromis face au capitalisme.
Aujourd’hui, le visage désolant et désolé de ses effets, celui d’une catastrophe humaine, sociale et écologique, est de plus en plus visible.
La gauche, au pouvoir ou non, la droite, l’extrême-droite sont pour son maintien, peu importe ce qu’il peut en coûter.
Les luttes sociales sont encadrées par les organisations de gauche, les syndicats réformistes, comme en témoignent les « journées d’actions » syndicales sans lendemain, les divisions professionnelles et la participation active des centrales syndicales au démantèlement de nos droits sociaux.
…alors, organisons-nous sans chefs ni représentants !
Il n’y a pas de lutte finale.
Il y a un combat permanent que des millions de personnes, organisées ou non, mènent au quotidien, contre un système qui les asservit.
Parmi elles, une organisation internationale comme l’AIT porte en elle de nombreuses réponses : le fédéralisme international, la solidarité internationale, une large volonté de réappropriation de la production et de la distribution, par les travailleurs eux-mêmes pour une juste répartition des richesses, prenant en compte les impératifs et limites de l’écosystème.
La CNT-AIT est un syndicat révolutionnaire qui a pour but l’auto-organisation des personnes qui sont exploitées par un système qu’elles ont besoin de combattre.
Les décisions sont prises à la base en assemblée générale souveraine, sans chefs, les délégués n’ayant qu’un mandat pour une tâche précise (mandat impératif).
Elle a pour fonctionnement l’action directe, le développement des liens interprofessionnels, des grèves de gratuité, des mouvements d’occupation, dans le public comme dans le privé.
Nous refusons les permanents et les subventions qui créent des « spécialistes » et augmentent notre lien de subordination à l’État et aux patrons.
Face aux patrons, aux promoteurs, aux politicards, aux dispositifs de contrôle de l’Etat, personne n’est seul et personne ne défendra mieux que nous-mêmes nos propres besoins !