(d’après l’assemblée des assemblées)

Nous reconnaissons une fibre libertaire dans les outils utilisés sur le terrain : autonomie, action directe sans intermédiaire, démocratie directe avec des assemblées locales et une assemblée d’assemblées semblant se diriger vers un fédéralisme revendiqué.
Comme eux, nous pouvons dénoncer la répression, le mépris, le dénigrement venant de ce gouvernement ainsi que sa campagne de communication médiatique (grand débat…), de même que des médias à ses ordres.
Comme eux, au niveau économique, nous dénonçons les inégalités sociales et sommes pour une amélioration des conditions de vie des « défavorisés ».
Sur le plan tactique, nous ne pouvons qu’encourager la création de comités dans les lieux de travail, des grèves et un blocage de l’économie.
Mais pourquoi ces moyens et ces tactiques si sympathiques à nos yeux et qui sont aussi les nôtres ne débouchent-ils pas sur le même but que le nôtre ?
Parce que ce mouvement rassemble des personnes appartenant à deux classes distinctes et aux intérêts opposés : travailleurs, chômeurs, retraités, étudiants pauvres d’un côté et petits patrons exploitant les premiers, de l’autre.
Par l’alliance exploiteurs-exploités, la synthèse des revendications ne peut aboutir qu’à un concept national, opposé à un concept a-national prônant l’union des exploités contre les exploiteurs.
Et, de fait, ce mouvement ne remet pas en cause le système politique et économique dans lequel nous vivons, l’État et le capitalisme, mais veut simplement un changement de République et de « représentants » de l’État, parce qu’il est fondé sur un citoyennisme (le pouvoir au peuple, pour le peuple et par le peuple) se limitant à une nation, un territoire.
Nous aussi, anarchistes, nous voulons une autre société, mais dans un monde sans frontières, organisé de manière non hiérarchique en communes libres, autonomes et fédérées entre elles par un contrat d’entraide – l’humain restant la base de cette société.