Le travail n’est pas une fête et nous le savons bien. Voilà à peu près 150 ans que nous sommes embrigadés dans la production industrielle.
Mais si en France l’ère du semi-esclavagisme prenait son essor, c’est en Angleterre que naissait, par un concours de circonstance, il y a quelque 400 ans, le capitalisme ; et 100 ans plus tard son support politique, l’État-Nation permit de réaliser ce qu’aucun système (féodal ou absolutiste) n’avait réalisé : la séparation du politique et de l’économique, et donc son expansion !
L’Angleterre fut la première nation à réinvestir dans l’outil de production, installant la concurrence et le droit de propriété des moyens de production, faisant ainsi l’ébauche du salariat moderne. Ailleurs en Europe, les structures poltico-économiques de type féodal se renforçaient : s’appuyant sur des divers pouvoirs et privilèges extra-économiques, les seigneurs et les officiers de l’État s’appropriaient les surplus des paysans sous forme de rentes ou d’impôts. Le commerce permettait l’enrichissement de quelques-uns qui achetaient sur tel marché et revendaient avec profit sur d’autres.
C’est donc sous la pression du système politico-économique anglais que le capitalisme prendra racine dans le monde, par la puissance de son marché, que chaque pays s’empressera d’imiter provoquant des remous d’une violence extrême.
De grandes poussées de « modernisation » dirigées par les États-Nations, pour une adaptabilité aux technologies « novatrices » expulseront, souvant par le sang, les paysans de leurs bocages et les draineront vers la ville, où, miséreux, soit ils se feront happés par l’aspirateur de viande fraîche à bon marché, soit ils finiront dans la déchéance.
Cette concurrence capitaliste infernale, tant bénite, provoquera des « révolutions », signe de résistance à la déshumanisation programmée par une « évolution » prétendue bienfaitrice.
Plus tard, elle provoquera aussi des guerres mondiales, menées pour une redistribution de territoires coloniaux en organisant une boucherie sans nom, pour la première (22.477.500 morts). Favorisée par l’échec des économies politiques en place, la montée au pouvoir de régimes autoritaires aux volontés expansionnistes et tortionnaires, déclenchera la seconde (60.011.900 morts) ; alors, des boucs émissaires seront parqués dans des camps d’extermination et de concentration (quelque 6.000.000 de morts dus au régime nazi, quelque 800.000 dus au régime soviétique, 20.000 dus au régime socialiste chinois…, le bilan reste à faire à l’heure actuelle pour le Moyen-Orient).
Pour appuyer encore sur le champignon de l’horreur, la planification et les bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki (quelque 325.000 et 80.000 morts estimés), qui s’inspirent du gros « incident » d’Halifax (un choc entre deux navires, dont l’un transportait des munitions et matières explosives venant des États-Unis, au large de la ville d’Halifax, au Canada, qui fit quelque 1.600 morts en 1917), n’ont pas encore été reconnus comme crime contre l’humanité – à cause d’un manque de documents visuels ? Une suite logique au « projet Manhattan » (complexe militaro-scientifique industriel créé en 1939 aux États-Unis, au service de l’État, et employant plus de 130.000 personnes) qui sévit encore depuis 1945 avec d’autres noms dans le nucléaire « civil », comme Maïak, Three Miles Island, Tchernobyl, Fukushima… (65.000 morts estimés actuellement, suite aux travaux de la commission Chris Busby du parlement européen, de 1998), autre crime contre l’humanité, que l’omerta entretient – à cause d’un manque de documents visuels et faute de guerre ?
Avec la séparation du politique et de l’économique, la division du travail fut rendue possible, impliquant la participation des travailleurs à leur propre perte en leur faisant perdre le sens de leur activité : la victime se met au service du bourreau (syndrome de Stockholm). En inversant les valeurs, l’humain, devenu un objet jetable, travaillait dorénavant pour l’entreprise qui, elle, devenait sujet de fait.
Le capitalisme n’a jamais eu de fonction civilisatrice ! Faut-il le rappeler ? Les entreprises ne produisent que pour le bénéfice, sans cela elles ferment leurs portes ! Coincées dans un marché devenu mondial et s’inscrivant dans une concurrence entre États-nations, où donc, le coût de fabrication se base sur le plus bas, elles ne peuvent perdurer qu’en diminuant, flexibilisant, minorant les salaires de leur « masse salariale », seul levier pour ajuster le coût de production (un tracteur étasunien récolte du coton en une journée ce que 300 Indiens, eux, ramassent dans le même temps ! devinez combien sont payés ces travailleurs ?).
L’heure n’est plus à réclamer des matraques en caoutchouc doux. Il nous faut une organisation sérieuse et responsable qu’il reste à construire au niveau international, capable d’insuffler la reprise et la modification radicale de l’existant… si c’est encore possible ? L’anarchosyndicalisme, plus que jamais, est une tactique à mettre à l’ordre du jour. Par son internationalisme, sa pratique de lutte de classe et d’émancipation individuelle et sociale, ses principes d’entraide et de résistance ; ses moyens sont en fonction de son objectif : l’abolition des classes sociales dans le monde par la fin de l’exploitation de l’humain par l’humain et l’adaptation des structures politiques et économiques à de nouvelles organisations basées sur l’entraide.
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