Le « social business », entendons, le management d’entreprise, est utilisé pour gérer le secteur social. Les choix des politiciens font que ce secteur, comme celui de la santé entre autres, longtemps préservé, est de plus en plus soumis à des impératifs de rentabilité. Les travailleurs(e)s, des secteurs santé/social sont méprisés, contraints d’atteindre des objectifs dignes d’exploits avec de moins en moins de moyens. Effectivement, en Sarthe comme ailleurs, les comptes des associations des secteurs de l’insertion par l’activité économique virent au rouge plombés par les mesures d’austérité. Des associations auxquelles on demande de fonctionner comme des entreprises. Des bénéficiaires destinés au mieux à des emplois d’avenir et autres contrats au rabais en remplacement de personnels qualifiés mais toujours trop chers. Ici comme ailleurs, des Centres d’hébergement pour sans abris et familles en grande difficulté, sont menacés de fermeture alors que les bailleurs sociaux laissent libres des dizaines d’appartements. Les travailleuses du 115 de la Sarthe – le numéro d’urgence du Samu Social – exerçaient il y a quelques mois leur droits de réserve, pour dénoncer une situation insoutenable face aux dizaines de demandes quotidiennes. A la même période « la Flambée », bar sans alcool et lieu d’accueil de jour, devait fermer le 31 décembre dernier. Un mouvement de contestation composé de bénéficiaires, de bénévoles et de travailleurs sociaux de tout horizon, de syndicalistes de la CNT-AIT entre autres, faisait reculer les décideurs de cet acte inhumain, qui désamorçaient la bombe en reportant la fermeture du lieu. Voilà un beau chèque en blanc qui permettra de tenir le temps des élections. Au Mans on compte plusieurs squats dans un état de précarité dignes de cours des miracles. Les conditions d’hygiène et sanitaire préoccupent les intervenants spécialisés dans l’assistance et l’accompagnement de ces publics composés de SDF et autres personnes aux problématiques diverses : ces personnes vivent dans un danger permanent. Dans le secteur hospitalier le personnel est à bout de souffle, les surcharges de travail avec moins de personnels qualifiés comme au Centre hospitalier du Mans et au service de gériatrie du C.H.S. d’Allonnes, amènent les agents à débrayer, faire de courtes grèves pour se faire entendre et tirer la sonnette d’alarme. Le mouvement de contestation doit s’élargir à l’ensemble des secteurs de la santé, du social et de l’insertion socio-professionnelle, de l’éducation. C’est en ce sens que nous proposons une concertation avec les travailleurs de l’ensemble de ces secteurs, de toutes celles et tous ceux qui estiment que ces secteurs entre autres, ne sont pas des variables d’ajustement. Nous proposons de créer un cadre revendicatif vers la construction d’un rapport de force face aux mesures criminelles d’austérité.