Encore une fois un tract hors sujet ? Oui ! Enfin, presque.
Nous sommes contre le travail. Évidemment, cette affirmation est souvent mal comprise. Le terme de travail est dangereux par son flou : veut-on dire « torture » ? « labeur » ? « activité productive » ? On nous réplique souvent : « le travail est source de richesse et par là source d’émancipation… »
Déjà, quand nous disons que nous sommes contre le travail, nous voulons dire aussi que nous sommes contre le salariat. Comment on présume que quelqu’un est en situation de salariat ? Par le fait qu’il est subordonné aux directives d’un chef quelconque.
Les clichés actuels sur le travail dans l’économie sont à peu près les suivants: les travailleurs acceptent d’être salariés et travaillent « pour gagner leur vie » « à la sueur de leur front » ; les chômeurs sont des grosses feignasses qui « bénéficieraient » des allocs car ils n’ont pas réussi à s’insérer dans l’emploi; les retraités « profitent » d’un repos bien mérité après une dure vie de labeur ; et les patrons, très généreux, offrent du travail grâce à leur capital accumulé.
Sus aux fainéants ! Par culte de l’effort, et aussi par la vieille formule que des travailleurs peuvent s’approprier : « on en a chié, ils faut qu’ils en chient aussi », on en revient au stakhanovisme : productivité effrénée et heures sup en pagaille. La méritocratie n’est pas loin : à l’école comme au boulot, pour réussir il faut s’élever « à la force du poignet » et si tu réussis pas, eh ben c’est de ta faute, pas celle de la société.
Souvent, derrière ça, on a du validisme bien crade (ceux jugés pas assez productifs ou en situation de handicape deviennent des charges pour l’employeur, des coûts qu’il s’agit de compenser par des incitations financières délivrées… au même employeur).
Avec ce genre de pratiques, en général la solidarité on l’oublie! ça tombe bien, c’est fait pour : bien divisés entre nous, valides/non-valides, méritants/feignants, on oublie de se défendre tous ensemble.
Le mot travail est l’une des armes du capitalisme arrêtons de l’utiliser !
Mort au travail ! Mort au capital !