La démocratie, ce terme flou qui veut dire tout et son contraire. Qu’elle soit représentative, participative ou directe, ses variantes recouvrent des choses très différentes.
Le problème, c’est que l’aura incontestablement positive de la démocratie a tendance à provoquer des débats stériles pour déterminer qui est le plus démocrate et par conséquent le plus légitime à parler. Cela élude au final tout débat de fond.
Même si la démocratie la plus directe et la plus libertaire peut, sous certaines conditions, rejoindre l’idéal communiste anarchiste que nous souhaitons construire, le flou lié à ce terme le rend compliqué à utiliser.
Mais, de ce fait, les anti-démocrates sont aussi, très souvent, des ennemis pire que les pires représentants de la démocratie la plus représentative.
En plus, de ce fait, on voit bien, intuitivement, que quand quelqu’un demande plus de démocratie, cette aspiration se rapproche de notre idéal et s’éloigne de ce que nous combattons.
C’est pour cela qu’on peut se sentir proche de personnes qui refusent totalement ce terme, même avec l’adjectif direct parfois usurpé, pour ne se revendiquer que de l’anarchisme. Comme on peut avoir une proximité avec ceux qui recherchent la sainte démocratie la plus directe.
Les pièges de ces deux tendances sont connus. D’un côté l’anti-démocratie vire souvent au mépris et à l’autoritarisme. De l’autre, la défense inconditionnelle de la démocratie – en utilisant ce terme comme seul valide – renforce les discours s’éloignant du fond pour des discours de pure forme.
Pour finir sur un exemple concret, prenons le Référendum d’Initiative Citoyenne (le fameux R.I.C.). Même s’il offre des perspectives qui peuvent être sympathiques, il oublie la partie la plus importante de la prise de décision collective qui sont la discussion et la construction collective de solutions.
La Dictature c’est ferme ta gueule,
La Démocratie c’est Cause toujours.
(Coluche)